Un score des conditions de détention

Pour faire la synthèse des conditions de détention en France depuis 2014, nous avons construit un score résumant l’état des conditions de vie au sein de chacun des établissements pénitentiaires français. Ce score agrège jusqu’à huit variables propres à chaque prison, comme son ancienneté, sa densité carcérale, ou le taux de suicide par exemple.

Les résultats sont disponibles dans une application Shiny facile d’utilisation et accessible à cette adresse :

https://conditionsdedetention.shinyapps.io/appli_r/

Deux choix méthodologiques :

  • Il s’agit d’un score relatif, basé sur une série de classements des différents établissements pénitentiaires français entre eux, et non pas d’un score absolu qui serait construit par rapport à une prison “modèle” ou un système jugé idéal. Ce choix méthodologique vise à limiter la subjectivité de la référence choisie.
  • Les pondérations des différentes variables peuvent être modulées par l’utilisateur. Ce choix méthodologique vise à laisser à chacun le soin d’appliquer ses propres règles de calcul, selon sa propre hiérarchie des caractéristiques les plus importantes pour mesurer la qualité des conditions de détention dans un établissement pénitentiaire. La pondération de base (pondération de 1 pour 6 variables, et de 0 pour les 2 variables discrètes) reflète seulement une manière d’appréhender la diversité des conditions de détention.

Un score, des variables

Le score d’un établissement pénitentiaire est un nombre compris potentiellement entre zéro et un. C’est une moyenne pondérée de huit variables résumant les conditions de détention, elles aussi chacune comprises entre zéro et un. Plus le score s’approche de un, plus les conditions de détention sont relativement bonnes comparées aux autres établissements. Plus le score s’approche de zéro plus les conditions de détention sont relativement mauvaises comparées aux autres établissements. Un établissement recevrait le score maximal de 1 s’il était tout en haut du classement des prisons françaises sur chacune des variables utilisées dans le calcul du score.

Six variables sont continues.

  • L’année de construction de l’établissement pénitentiaire. Pour obtenir cette première variable, les établissements sont classés de la manière suivante : L’établissement le plus anciennement construit est classé premier. L’établissement le plus nouvellement construit est classé dernier. Ce classement est divisé par le nombre total d’établissements pénitentiaires. Les établissements obtenant une valeur proche de zéro sont donc ceux qui ont été très anciennement construits. Les établissements plus proches de un ont une année de construction récente.
  • La distance entre l’établissement pénitentiaire et la préfecture du département dans lequel il se trouve. L’établissement le plus lointain vis à vis de la préfecture de son département est classé premier. L’établissement le plus proche de la préfecture de son département est classé dernier. Ce classement est alors divisé par le nombre total d’établissements. Les établissements obtenant une valeur proche de zéro sont donc ceux qui sont très loin de leur préfecture. Les établissements obtenant une valeur voisine de un sont ceux qui sont proches de la préfecture
  • La taille de l’établissement pénitentiaire, et plus précisément le nombre total de détenus accueillis en moyenne par année dans l’établissement pénitentiaire : L’établissement le plus peuplé est classé premier. L’établissement comprenant le moins de détenus est classé dernier. Ce classement est divisé par le nombre total d’établissements. Les établissements obtenant une valeur proche de zéro sont très peuplés, au contraire de ceux se rapprochant de un.
  • Le taux de suicide au sein de l’établissement pénitentiaire. Pour beaucoup d’établissements pénitentiaires, le taux de suicide est de zéro. L’établissement avec le plus haut taux de suicide est classé premier. L’établissement présentant un taux de suicide égal à zéro et le plus grand nombre de détenus parmi les établissements ayant un taux de suicide nul est classé dernier. Ce classement est divisé par le nombre total d’établissements.
  • La densité carcérale de l’établissement pénitentiaire. L’établissement le plus dense est classé premier. L’établissement le moins dense est classé dernier. Ce classement est divisé par le nombre total d’établissements. Les établissements obtenant une valeur proche de zéro sont les plus concernés par la surpopulation carcérale, au contraire de ceux se rapprochant de un.
  • La charge de détenus par surveillant. L’établissement où les surveillants reçoivent la charge la plus importante de détenus est classé premier. L’établissement où les surveillants reçoivent la charge la moins importante de détenus est classé dernier. Ce classement est divisé par le nombre total d’établissements. Les établissements obtenant une valeur proche de zéro sont ceux où un seul surveillant doit s’occuper de très nombreux détenus. Les établissement obtenant une valeur proche de un affecte un petit nombre de détenus à chaque surveillant.

Deux variables sont discrètes.

  • La condamnation de l’établissement par une instance française ou européenne. Cette septième variable est codée de la manière suivante : elle vaut zéro pour les établissements condamnés par la justice française ou européenne et elle vaut un pour les établissements non condamnés.

Pourquoi seulement huit variables ? Les huit variables précédemment décrites ne résument pas l’ensemble des conditions de détention dans les prisons de France. D’autres variables auraient leur place au sein de ce score : la part de détenus exerçant un travail au sein de la prison, le personnel médical présent au sein de l’établissement pénitentiaire, ou encore le taux d’agression ou de violence au sein de la prison. Or, ces variables ne sont pas accessibles, ou alors très incomplètes. Le choix a ici été fait de construire le score à partir de variables suffisamment bien renseignées à l’aide de sources publiques.

Do it yourself

Le score est obtenu à partir d’une moyenne pondérée de chacune des variables précédemment décrites. L’interface propose des pondérations par défaut : chaque variable continue est pondérée à 1 (ce qui revient à dire qu’elles ont chacune la même importance pour appréhender les conditions de détention) tandis que les deux variables discrètes sont pondérées à 0 du fait de la spécificité de leur distribution.

Mais c’est à l’utilisateur de choisir la pondération souhaitée et donc de faire peser un poids plus important à une (ou plusieurs) variable qu’il considère capitale. L’utilisateur a donc la possibilité de pondérer chaque variable continue avec un coefficient allant de 0 à 3. Il peut aussi pondérer les variables discrètes à 0, 0.5, ou 1.

L’utilisateur peut filtrer les établissements par type d’établissement pénitentiaire, ainsi que par direction interrégionale. Il peut aussi choisir de s’intéresser uniquement aux établissements comprenant plus de vingt détenus en moyenne, ou à tous les établissements pénitentiaires quelle que soit leur taille.

Formule du score

Le score est une moyenne pondérée de chacune des variables décrites plus haut. La pondération des variables est choisie par l’utilisateur. La formule du score se trouve ci-contre. Les α correspondent à chacune des 8 variables. Les β correspondent à la pondération choisie pour chacune des variables.

Le score est une moyenne pondérée de chacune des variables décrites plus haut. La pondération des variables est choisie par l’utilisateur. La formule du score se trouve ci-contre. Les α correspondent à chacune des 8 variables. Les β correspondent à la pondération choisie pour chacune des variables.

Le score est une moyenne pondérée de chacune des variables décrites plus haut. La pondération des variables est choisie par l’utilisateur. La formule du score se trouve ci-contre. Les α correspondent à chacune des 8 variables. Les β correspondent à la pondération choisie pour chacune des variables.